Modèle collectiviste

De Le modèle M3M
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L'idéal collectiviste égalitaire

Les modèles collectivistes sont essentiellement les modèles communistes et socialistes. Ils sont nés d’un idéal authentique, celui d’une meilleure répartition des richesses et d’une gestion planifiée des contributions de tous au bien-être de chacun. De plus cette vision est née d’un refus d’aliénation : on veut y construire un homme libéré de croyances, des besoins, des modèles à classes des siècles antérieurs.

Les modèles collectivistes ont échoué sur deux plans au moins. D’une part, les outils et les résultats de production construit sur une logique de planification se sont avérés peu performant, du moins lorsqu’il sont comparés à ceux des modèles capitalistes. D’autre part, le fonctionnement des systèmes collectivistes demande la mise en place de forme de pouvoir qui se sont avérés dangereusement concentrés, contrôlés et déviés. Les tyrannies et les multiples formes de corruption s’y sont développés spectaculairement, avec pour effet la démotivation des citoyens ordinaires, mais aussi la critique facile par les promoteurs des modèles concurrents.

Les modèles collectivistes partent d’un idéal que nous ne pouvons pas condamner – qui le ferait ? – mais ils sont naïfs pour ce qui concerne les rôles que doivent y assumer les citoyens responsables.

Le naturel d’Homo Sapiens

On ne peut construire de modèle de société sans regarder avec réalisme notre espèce. L’Homo Sapiens présente une série de faiblesses qui sont d’autant plus naturelles et acceptables qu’elles résultent d’une évolution sélective.

L’HS aime le pouvoir sous toutes ces formes, et il aime les avantages que donne le pouvoir.

L’HS cherche le confort et le repos. Il évite si possible le stress et le travail.

L’HS est conscient de faire partie toujours d’une ou de plusieurs communautés. Cependant si cette communauté attend de lui des contributions plus ou moins spontanées, telles que des impôts ou des prestations de travail au service de la collectivité, il cherchera toujours, pour de bonne ou de moins bonnes raisons, à contribuer le moins possible. Et cette démarche est souvent soutenue par le désir proclamé d’en faire autant, mais pas plus que la moyenne des autres. Avec une telle approche, il suffit bien sûr qu’une infime minorité des membres de la communauté ne contribue ni en richesses ni en travail pour que tous les autres, poussés mathématiquement par la cible de la moyenne, en viennent rapidement à minimiser toutes ses prestations collectives. Et il importe peu, à ce sujet, que la minorité non contribuante soit ou non adossée à des motifs légitimes.

Les Besoins et le Travail

Si des regards devaient être posés sur nos habitudes de vie par des sociologues extra-terrestres, deux éléments frappants s’imposeraient à eux. Ce sont les rôles donnés au travail et aux besoins.

Pour ce qui concerne nos besoins, il faut commencer par souligner que pour beaucoup parmi nous (mais pas tous), les besoins primaires sont largement satisfaits. L’alimentation, le sommeil, le confort ont atteint des niveaux tels que nos préoccupations en termes de santé ne se situent plus dans la couverture satisfaisante de nos besoins, mais plutôt dans la gestion de notre environnement psychologique (stress, dépression…), voire même dans la gestion de nos excès de consommation et de médication (obésité, escalade antibiotique, sur-médication).
On pourrait donc supposer qu’une société dans laquelle tous les besoins essentiels sont couverts marche vers des équilibres paisibles. Or il n’en est rien. Au contraire l’environnement des consommateurs organise une escalade des besoins sans fondement profond. La machine économique ne peut se nourrir en offrant simplement la satisfaction plus simple et plus efficace les besoins de base. Il lui faut au contraire inventer de nouveaux désirs, de nouvelles frustrations pour lancer et justifier de nouveaux produits. La machine économique n’a pas pour mission la satisfaction du consommateur ; elle a pour mission de maintenir le consommateur dans un état de frustration permanente, le seul état qui puisse déboucher sur une consommation toujours accrue. Dans le même temps, il apparaît que cette machine économique se présente comme bienfaisante, puisque cette croissance des besoins requiert des forces de production importantes, et donc offre du travail à un grand nombre de citoyens consommateurs.

Car le complément inévitable des besoins, ce sont les travaux permettant de produire les biens satisfaisant ces besoins. Et puisque l’homme, dit-on a « droit » au travail, il faut inventer des besoins ou des objectifs plus abstraits pour justifier ce travail.