Spéculation, microtrading et taxe transactionnelle

De Lillois Fractale Wiki
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L'usage d'une taxe transactionnnelle pèse-t-elle sur des pratiques spéculatives répréhensibles? C'est un sujet complexe, autour duquel on entend beaucoup d'avis passionnés et pas toujours informés. Dans cette page, je résume ma perception basée sur quelques années de modélisation des marchés financiers.

Spéculations

Tout le monde se fait une représentation de ce que peuvent être des pratiques spéculatives répréhensibles. Tout de me, il vaut la peine de les décrire objectivement.

L'exploitation d'information privilégiée est la plus simple et la plus courante technique spéculative. Un spéculateur dispose seul d'une information précieuse. Sur base de cette information, il sait que la valeur d'un actif financier est bien plus haute (ou bien plus basse) que la valeur consensuelle estimée par l'ensemble des autres acteurs financiers. Donc il achète un grande volume de cet actif. Ensuite, lorsque l'information est devenue publique, lorsque le cours intègrant l'information révélée a monté au niveau supérieur, il revend tous les actifs achetés. Le bénéfice tiré de cette maneouvre est proportionnel aux montants dont dispose le spéculateur, et proportionnel aussi au pourcentage de variation de cours entre avant et après la diffusion de l'information.

Pour cette technique, le spéculateur dispose de plusieurs techniques simple pour se rendre indétectable. En outre il peut augmenter son bénéfice en utilisant des intruments financiers à levier. Cette technique est probablement aussi ancienne que le commerce.

La diffusion d'information falsifiée demande de la part du spéculateur davantage de manoeuvres. D'abord il achète (ou vend) des quantités importantes d'un actif financier. Ensuite il diffuse une information falsifiée destinée à faire monter (ou descendre) le cours autant que possible. Lorsque la crédulité des autres intervenants a permis de déplacer le cours, il revend (ou rachète) les quantités initialement mis en jeu.

Ceci n'est possible que dans le mesure ou le spéculateur est directement ou indirectement crédible: si l'information falsifiée émise n'est pas massivement prise en compte et acceptée, aucun bénéfice n'est tiré de l'opération.

Le bénéfice est à nouveau proportionnel au sommes engagées et aux variation de cours obtenues.

La carence organisée n'est possible que par un acteur ou un groupe d'acteur qui détiennent une partie significative d'un actif faisant l'objet d'une demande incompressible. Voici une exemple immobilier. Dans une ville comptant 1000 habitants, 1020 logements sont disponibles, et donc la marché est satisfaisant pour les occupants, et aussi pour les propriétaires qui ont 98% de taux d'occupation. Les loyers sont probablement "normaux". Mais un propriétaire important, qui détient seul 300 logements, peut décider de rendre inoccupables 50 de ces logements. Du coût, la demande excède l'offre (réduite à 970 logements), et la carence en logement disponible fait exploser les prix. Les revenus du propriétaire spéculateur grimpent, même s'il les logements bloqués ne lui rapportent plus rien, car la hausse des autres loyers a un effet bien plus important.

Il existe de multiples exemples de carences organisées. Les parkings des grandes villes sont connus de tous. Des carences organisées étaient connues et pratiquées dans l'antiquité. Cette technique n'est accessible qua'à des acteurs assez riches pour exercer une pression sur le marché.


Les trois techniques précitées visent un enrichissement spéculatif au détriment des autres intervenants du marché. Elles sont certainement répréhensibles dans le principe, mais il semble extrêmement difficile de les détecter, car toutes sont faciles à déguiser ou dissimuler. Il est difficile d'en donner une définition pratique et objective. Il est donc a fortiori très difficile ou impossible de les cadrer et pénaliser par un cadre légal: seul un poisson petit et maladroit se ferait prendre dans ces filets.


Il m'est impossible de passer sous silence une autre technique répréhensible, la surintermédiation couteuse. Cette technique ne peut être objectivement être qualifiée de spéculation, parce que ses victimes sont consentantes. Une variante de cette technique implique des millions de victimes et des détournements financiers colossaux, et elle est institutionnaliée de manière omnipésente: c'est l'industrie des fonds commun de placement (je vais me faire de puissants ennemis). Le principe de cette technique peut être ramenée à ce discours: "Vous pourriez, cher client, acheter directement des pommes, des poires, des cerises, des melons et d'autres fruits. Mais nous allons vous proposer des paniers contenant des assortiments de fruits. Ce que vous ne réaliserez pas, cher client, c'est que le panier vous coûtera cher (et nous rapportera autant), at aussi que le simple fait de détenir le panier vous coutera un peu tous les ans. Au bout de 30 à 50 ans, cela vous aura coûté la moitié de ce que vous possédez. Mais le panier est si joli et si commode...".

Cette technique est publique et acceptée, et n'est pas bien pire que certains marchés d'assurances ou de télécommunications, notamment. Mais si le débat porte sur les marchés financiers, il serait trop aveugle de ne pas la mentionner.


De manière générale, ces techniques, spéculatives ou non, requièrent des délais de mise en oeuvre de l'ordre des jours, des mois, des années.

Microtrading

Le microtrading est un ensemble de technique dont l'objet concret est une activité transactionnelle intense.

Les délais ne sont plus les jours, mais les minutes ou les secondes.